9 de març del 2014

Harlan Coben : «Je n'écris pas pour le chèque»

[Le Parisien, 9 mars 2014]

Harlan Coben revient avec un thriller amoureux, "Six ans déjà". Confidences d'un père au foyer à l'imaginaire ténébreux.

Catherine Balle


Difficile de ne pas être impressionné lorsqu'il déplie son 1,94 m sous son crâne rasé dans un petit restaurant du quartier de l'Odéon ( VIe). Harlan Coben fait tout en grand : traduit en 42 langues, l'écrivain de polars le plus vendu en * publie son 24e roman noir, « Six Ans déjà ». Après s'être excusé de ne pas parler français («J'ai un frère qui parle six langues... mais lui ne sait pas écrire», lâche-t-il de sa voix de baryton), l'auteur de 52 ans se montre très bavard. 

Comment est né « Six Ans déjà » ?

HARLAN COBEN. J'étais en train d'écouter une chanson d'amour triste et j'ai imaginé une scène où un homme assisterait au mariage de la femme de sa vie avec un autre. Je me suis dit que c'était une bonne séquence d'ouverture pour un livre. A partir de là, j'ai inventé l'histoire en me disant : « Suppose que cette femme l'aime aussi »... Comme « Ne le dis à personne », « Six Ans déjà » est plus une histoire d'amour qu'un thriller. 

Comme dans vos autres polars, votre héros est traumatisé par son passé...
C'est sans doute lié au fait que je suis hanté par la  de mes parents. Quand ils sont décédés, ils n'avaient que 59 et 60 ans et moi une vingtaine d'années. D'ailleurs, je n'ai jamais imaginé de détective qui ait de bonnes relations avec ses parents.

Vous venez par ailleurs de terminer votre troisième roman pour « jeunes adultes ». Pourquoi avoir investi ce genre ?
Je voulais conquérir de nouveaux territoires. Les « Harry Potter », « Twilight » et « Hunger Games » cartonnent, mais il n'y avait pas de romans à suspense pour les jeunes adultes. Et puis, quand j'ai écrit le dernier livre de ma série avec Myron Bolitar, j'ai rencontré son neveu adolescent Mickey et je me suis dit que celui-là avait des choses à dire. Enfin, je l'ai fait pour mes enfants. Mais je vais peut-être arrêter ce type de livres : écrire deux romans par an, c'est trop.

Pourriez-vous travailler avec des coauteurs ?
Non, j'aime trop tout contrôler. Et puis, je gagne assez d'argent : je n'écris pas pour le chèque.

Votre thriller « Une chance de trop » va bientôt être adapté sur TF1...
Oui, je viens de rencontrer les scénaristes. Le tournage des six épisodes commencera en septembre à Paris. Pour les thrillers, la télévision est meilleure que le cinéma. Avec « Broadchurch », « Breaking Bad », « Dexter », « Homeland » ou « Lost », on est à l'âge d'or de la série, comme on est à l'âge d'or du polar.

Aux Etats-Unis, « Six Ans déjà » devrait pourtant être adapté avec Hugh Jackman...
Oui. Mais Hollywood est un endroit dingue. On vous dit : « Ce livre est génial. Mais on ne veut surtout pas que vous vous mêliez de l'adaptation ! » J'aurais du mal à retrouver une entente aussi bonne que celle que j'ai eue avec Guillaume Canet pour « Ne le dis à personne ». Guillaume est incroyablement charmant et il a totalement compris ce que je voulais. On ne s'est pas vus depuis longtemps, mais on reste proches.

Avec l'expérience, est-ce plus facile d'écrire ?
Non, l'écriture est toujours douloureuse, comme un accouchement. A chaque fois, je dis à ma femme : « Ce polar-là, je n'arriverai jamais à le finir. » J'ai besoin d'avoir des dates limites. Les amateurs attendent que l'inspiration arrive ; moi, je considère l'écriture comme un job. 

Vous auriez pu être avocat comme votre père...
Dieu merci, je n'ai pas choisi cette voie ! Quand j'étais petit, je voulais juste publier un livre. Après, j'ai eu envie d'un deuxième, puis d'un best-seller... Quand tu es ambitieux, tu as toujours envie de faire des choses nouvelles. Mais ce qui est arrivé dans ma carrière est un rêve. Ça m'étonne toujours.

Que faites-vous quand vous n'écrivez pas ?
Rien, c'est le drame de ma vie (rires). Je joue un peu au golf... Mais dès que je fais autre chose, il y a une petite voix dans ma tête qui me dit Tu devrais écrire. Sinon, je m'occupe beaucoup de mes enfants (NDLR : il en a quatre, de 12 à 19 ans). Plus que ma femme, qui a un « vrai métier » : elle est pédiatre. On est un couple très moderne. 

Que faites-vous de votre argent ?
J'ai ma maison dans le New Jersey et un appartement à New York. Mais je ne veux pas d'autres responsabilités. Si je vais en Floride, je dors à l'hôtel... mais dans le meilleur hôtel. Je n'achète jamais de vêtements, je n'ai pas envie d'un yacht. L'argent, c'est plus une question de sécurité.

* Source : GFK. 



"Six ans déjà": l'écrivain Harlan Coben est de... per BFMTV

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