3 de juny del 2014

Pourquoi «Ceux qui tombent» de Michael Connelly est un best-seller au succès mérité

[20 minutes, 3 juin 2014]

Joel Metreau


POLAR - En France, vient de sortir la quatorzième enquête de Harry Bosch, flic acariâtre et tenace imaginé par l’Américain Michael Connelly…

Cinquante-huit millions de livres vendus et une traduction dans trente-neuf langues. Michael Connelly n’avait pas besoin de davantage de succès. Pourtant, du 19 au 25 mai, selon le classement Livres Hebdo-Ifop, Ceux qui tombent, son dernier polar, s’est classé septième dans le top cinquante des meilleurs ventes de roman en France. Pourquoi Ceux qui tombent (21,50€, Calmann-Lévy) est un best-seller ?
Un anti-héros charismatique
Comme la Française Fred Vargas a son Jean-Baptiste Adamsberg et le Norvégien Jo Nesbø son Harry Hole, Michael Connelly a imaginé Harry Bosch en 1992 dans Les Egouts de Los Angeles. Un flic amateur de Chet Baker et de jazz mélancolique, un esprit plutôt misanthrope, pourtant capable d'empathie avec les victimes comme les bourreaux. Dès le premier roman, Harry est marqué par des blessures intimes comme le traumatisme de l'engagement militaire au Vietnam. Harry Hole, un flic vieille école, qui a été nommé ainsi en référence au peintre néerlandais du XVIe siècle. Hieronymus Bosch s’y connaissait bien en matière de démons qui rongent l’âme humaine.
Un héros qui vieillit avec le temps
La nostalgie guette les lecteurs de Michael Connelly. En suivant les aventures de Harry Bosch depuis les débuts, ils sont passés du temps du pager et de la disquette à Internet. De source plus ou moins sûre, l’inspecteur serait né en 1950. Du coup, avec Ceux qui tombent, le quatorzième roman à mettre en scène le détective, Harry Bosch est près d'être jeté à la retraite. Désormais, il travaille à déterrer le passé dans l'unité des Affaires non résolues. Le vieillissement émouvant de son personnage principal est aussi l'occasion pour Connelly d’approfondir les relations qu’entretient le flic avec sa fille ado, qui souhaite s’engager dans la police. Cela dit, pour «Bosch», la série télé qui va être produite par le site Amazon, l’inspecteur a dû subir une cure de rajeunissement.
Une description précise des rouages policiers et judiciaires
Les polars de Michael Connelly sont captivants par leur aspect documenté et précis sur les rouages de la police comme de la justice américaine. Ceux qui tombent révèlent des affaires de corruption au sein du LAPD comme des compagnies de taxi qui se partagent la ville. Connelly a su porter ce sens du détail dans une autre série de romans, les enquêtes de l’avocat Mickey Haller, dont le dernier roman paru en France est Le cinquième témoin. Particularité de cet avocat incarné au cinéma par Matthew McConaughey? Il travaille en itinérant, à l’arrière de sa Lincoln.
La ville de Los Angeles, personnage à part entières
Dans les romans de Michael Connelly, les protagonistes ont des milliers de kilomètres de route au compteur. Car ses polars traversent tous les quartiers de Los Angeles, des ghettos aux pavillons de classes moyennes en passant par les lieux huppés, synonymes de réussite. Dans Ceux qui tombent, c'est le Château Marmont, hôtel de Sunset Boulevard célèbre pour accueillir la jet-set, qui sert de point de départ à une enquête.
De bonnes intrigues
Peu d'action et pourtant jamais de temps mort. Avec Connelly, c’est d'abord l’enquête qui prime. Dans Ceux qui tombent, Harry Bosch n’en mène pas une, mais deux en parallèle. La première porte sur le décès étrange du fils d’un fils municipal: suicide ou assassinat? La deuxième sur le viol et le meurtre d'une jeune femme en 1989. Les tests ADN montrent que l'auteur serait un homme âgé de huit ans à l'époque... Harry Bosch va se frayer un chemin parmi les politiciens ripoux ou prédateurs sexuels.  Michael Connelly, lui, réussit à captiver le lecteur en mêlant judicieusement les deux intrigues. Même fatigué, son inspecteur court inlassablement après la vérité.



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