16 de novembre del 2017

« Indomptable » du Cubain Vladimir Hernández : un excellent roman qui allie suspense et action

[Nouveau Espaces Latinos, 3 novembre 2017]

Christian Roinat


Mario Durán et Rubén Figueredo, tous deux nés pendant la Période spéciale, qui suit immédiatement la chute de l’URSS, pendant laquelle Cuba se débattait dans des problèmes économiques insurmontables, sont devenus des amis inséparables. Ils sont tous deux spécialistes en informatique et leurs compétences complémentaires les avaient aidés à se rapprocher. Mais que faisait Durán en prison ? Et comment se fait-il qu’on l’ait libéré bien plus tôt que prévu, sans lui donner d’explication ? Rubén, qui vient le chercher à sa sortie de prison, semble rouler sur l’or. La réponse à ces questions arrive vite : un mystérieux Sandoval, un grand Noir musclé style voyou vient leur confier une « mission », visiblement il a eu les moyens de les faire libérer ainsi.
La « mission » est un classique : ouvrir un coffre fortement protégé par de l’informatique de haut niveau. Il ne manque ni le borgne patibulaire, ni la superbe fille, elle aussi un brin inquiétante, ni le commanditaire inconnu. Voilà pour le côté « classique » d’Indomptable. Le plus, c’est le rythme, la maîtrise de Vladimir Hernández à faire avancer de façon implacable son récit et à tenir le lecteur en haleine à chaque instant.
Les trois parties du roman s’apparentent aux trois actes d’une tragédie (à l’envers ?). En parallèle avec l’histoire qui avance sans faiblir, Vladimir Hernández montre le quotidien des Cubains modestes, les ravages intimes causés pour beaucoup par la guerre menée vingt ans plus tôt en Angola, les privations de chacun, les luttes sans fin pour améliorer l’ordinaire, le désenchantement de tous. Le père de Durán, traumatisé par son passé militaire, matérialise sa propre désillusion en collectionnant de façon  obsessionnelle de vieux magazines parce qu’il veut prouver avec ces documents les mensonges de l’État qui réécrit l’Histoire.
Pourtant aucun ne renonce. Indomptable, le surnom de Durán, peut s’appliquer à la plupart des Cubains. À côté de Durán, luttant contre plus forts que lui, on voit vivre des petites gens, son père Gilberto ou Dunia, fille d’un compagnon de guerre de Gilberto qui s’occupe de lui. Rien n’est facile pour eux, mais ils luttent à leur manière, c’est aussi ce que montre fort bien cet excellent roman qui allie suspense et action.
Indomptable, de Vladimir Hernández, traduit de l’espagnol (Cuba) par Olivier Hamilton, éd. Asphalte, 256 p., 21 €. Vladimir Hernández en espagnol : Indómito,, Roca, Barcelone / Habana réquiem, Harpercollins, Madrid.



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